En cette fin de voyage et pour ma première expérience de blogueur.
C'est la question que je me pose souvent et que certains doivent se poser également.
C'est la première fois que je voyage seul. Les autres fois, nous étions avec Martine et même une fois avec Oceane.
Le voyage c'est bien sûr une expérience trés personnelle, mais qui n'a de sens que si elle est partagée. Que ce soit physiquement avec des compagnons de voyage, mais aussi avec ceux qui restent.
DZONGU, Le matin! |
Bien sûr on le fait au retour, avec ces séances photos, diapos ou films, mais qui, au bout de 5 minutes, font chier tous ceux qui n'y sont pas allés.
Pourquoi ?
Parcequ'il manque l'essentiel, la spontaneité. Ce quelque chose qui ressemble presque à du Direct. Que ce soit de la part de celui qui raconte, qui, aprés coup, est moins spontané, plus réfléchi, que de la part de celui qui écoute qui est moins attentif, il connait déjà la fin.
Qu'apporte un blog?
D'abord, c'est une compagnie, virtuelle, tu sais qu'à l'autre bout, des gens te suivent, t'encouragent. Tu n'est pas seul! Et quelque fois, dans les moments difficiles, qui ne sont pas forcément ceux qu'on croit, c'est d'un grand réconfort. Que ce soit dans la préparation oû dans l'attente des réactions par le biais des commentaires.
Les moments difficiles, ce n'est pas quand tu marches pendant des heures dans la jungle avec les sangsues, ou quand les mystères de l'organisation indienne font que rien ne se passe comme prévu. Là, tu luttes, tu es dans l'action.
Non, les moments difficiles c'est quand tu te retrouve deux ou trois jours dans une ville, avec rien de spécial à faire, surtout en fin de voyage, lors du retour, et que tu te retrouves seul. Passés les moments de contemplation, assis à la terrasse d'un bistrot, avec un thé, à regarder les gens passer, la solitude guette. Et pourtant, Dieu sait si la contemplation est un de mes sports favoris.
Petite fille de la rue Gangtok |
Le quotidien du voyage lui même est changé. Non par la quête désespérée d'un Internet cafe, mais par l'obligation de porter attention à tout ce que tu vis. Tu te dois de mettre des mots sur des émotions, des sons, des couleurs, des odeurs et ce n'est pas toujours simple. Et cela fait que tu vis tout presque plus intensément. Tu dois le vivre et le faire vivre aux autres.
Est-ce que tu réussi ? Tu ne le sais pas, peut-être demain en lisant les commentaires si il y en a, ou alors, à ton retour.
Faut-il du talent ? Peu importe, je pense qu'il suffit d'être honnête.
Il est vrai que si tu privilégie l'écrit comme moi, il vaut mieux savoir écrire et aimer le faire, mais c'est tout.. Gaelle m'a dit que pour raconter pendant les soirées à mon retour, il fallait que j'ai autant d'humour que sur le blog. Je pense que cela m'est impossible, je ne suis pas du tout de tradition orale, je n'ai aucun talent pour ça. Je n'ai jamais sû raconter des histoires, et celles que je voulais marrantes ne faisaient rigoler personne.
Je suis plus raconteur que conteur,plus livre de poche que DVD, plus scribe que griot.
En plus, pour moi qui suis un passionné de photo, il amène un complément qu'aujourd'hui je pense indispensable.
Quand tu montres tes photos à ton retour, tu n'est perçu que sur l'esthetisme, la beautée l'étonnement ou la compassion.
Insertion par le tissage Dzongu District |
Avec l'écrit en direct du blog tu y ajoutes une autre dimension, plus de vérité, de mise en perspective, d'émotion, de compréhension. Tu aides les autres à éprouver ce que tu as ressenti en prenant ces photos.
Enfin, c'est ce que je pense, vous en êtes, et en serrez seuls juges. Je suis bien trop subjectif.
je suis dans l'histoire.
Alors les 9 ou 10 kgs de technologie que je porte en plus pour réaliser ce blog et mes photos sont loin d'être un fardeau. Quelques fois, ce sont eux qui semblent me porter.