TRADUCTION AUTOMATIQUE


DARJEELING, SIKKIM

Aprés plusieurs voyages au Népal, au Laos, au Rajasthan avec mon épouse, je pars à la rencontre des habitants du Bengale Occidental, et du Sikkim en Inde en Avril 2010



dimanche 4 avril 2010

De Siliguri à Darjeeling: "Bientôt il va falloir descendre pousser"

De Siliguri à Darjeeling: "Bientôt il va falloir descendre pousser"


Tout d'abord merci à tous pour vos messages et vos encouragements laissés dans la rubrique commentaires du blog. Chaque fois que je peux accéder à Internet c'est un plaisir de vous lire.



Magré le bruit et en partie grace à la fatigue, j'ai bien dormi.(une petite idée du calme d'une nuit de printemps à Siliguri. Video de ma chambre d'hotel. Mettez le son à fond et laissez vous bercer.)


Réveil 6h30, petit dej, et départ pour la gare.

Le Toy Train à un quai spécial pour lui, et nous ne sommes pas nombreux à l'attendre: deux familles de touristes indiens et moi. Comme souvent ici il a 1 heure de retard. Jusqu'à Kurseong, c'est une locomotive diesel. Il y a déjà un peu de monde dans le wagon et je réussis à m'installer sur le marchepied de la porte qui reste ouverte tout le voyage compte tenu de la chaleur: 35°


On quitte trés vite la plaine surchaffée pour se lancer à l'assaut des premiéres rampes de l' Himalaya. On traverse de superbes forêts de pins de l' Himalaya ( évidemment si ça avait été des pins des Landes... c'est que je me serais gouré d'avion! ), on passe dans des villages et tu as l'impression de traverser le salon des gens, on coupe et recoupe la route (sans passage à niveau, évidemment) on semble être prioritaires.


La pente devient de plus en plus raide, bientôt il va falloir descendre pousser!! Certaines , fois, comme la pente est trop ardue et que nous ne pouvons pas prendre de virage nous repartons en marche arriere puis en marche avant et montons en zig-zag!



On s'arrète de temps en temps dans les petits villages et on en profite pour aller acheter quelques boissons ou chips dans les cabannes qui bordent... la rue?...la voie? les deux en fait. Les gamins, mais pas que, font " du train- jacking": ils sautent sur le marche pied du train en marche et se font trimballer sur quelques centaines de mètres,jusqu'à ce que le contrôlleur fasse semblant de les engueuler.

Et ainsi on arrive avec 2H30 de retard à Kurseong ou je dois prendre un autre toy train mais avec loco à vapeur. I l me reste 20 mn pour avaler trois cacahuètes achetées sur le quai et me jetter un pepsi, car j'ai le gosier aussi empoussiéré que le sahara un jour de simoun.

Et là, surgie du fond des ages, arrive fumante, soufflante et crachotante, la loco à vapeur et ses deux wagons. Elle est d'époque, 1881, fabriquée à Glasgow, elle a tenu 150 ans... pourvu qu'elle ne décide pas de nous lâcher aujourd'hui.

C 'est un peu la Bête Humaine revue par les sept nains. "Elle a tout d'une grande" mais "rikiki mahous costaud" on dirait un train pour les Schtroumfs mis à part qu'on est pas bleus ou pas encore. Pour la conduire, un mécanicien, (cela s'avérera utile plusieurs fois) un chauffeur en scaphandre avec masque et lunettes: c'est celui qui approvisionne le monstre en charbon, qu'il est au préalable obligé de casser au marteau car, pour faire des économies sûrement, un fonctionnaire qui n'est pas de Bruxelles mais de DELHI (apparement ils se valent) a acheté le Charbon en "gros" c'est à dire en rochers!! plus un ou deux gars aux fonctions moins bien définies.

On embarque: avec moi, une famille Anglaise: papy, dad, mom, et leurs deux chieuses, qui viennent nous refaire le coup de la Nostalgie de l' Empire de sa trés gracieuse Majesté: tu parles dans dix minutes ils vont regretter de ne pas avoir inventé le filtre à particule au XIX° siecle sur leurs locos. En effet on va manger de la poussière de charbon avec quelques escarbilles brulantes en prime pendant tout le voyage.

Il nous reste 30 KM on va mettre 3h30. Mais c'est du pur plaisir, tu te retrouves transporté un siècle en arriere, les plus anciens d'entre-vous s'en souviennent encore, une époque ou le temps n'a aucune importance, ou le luxe et le confort sont trés relatifs, mais ou les gens au passage du train te sourient, te saluent, et quand tu t'arrête viennent discuter avec toi même sans les mots pour le dire.

Car on s'arrête souvent: deux fois pour gaver en eau la chaudière et une autre fois pour continuer à casser le charbon, plus une petite panne pour permettre au mécano de montrer l'étendue de son talent au marteau et à la clef à molette et ensuite les embouteillages à l'arrivée à Darjeeling.


De plus tu as l'impression d'être une star: en effet sur la route tout le monde te prends en photo: les indiens qui sont fier de leur petit monstre répertorié au Patrimoine mondial de l'Unesco, et les touristes qui n'ont pas osé faire le voyage avec ou, ceux qui engueulent le guide parcequ'il ne leur a pas dit que c'était possible et a préféré leur vendre le voyage en 4X4 Tata rutilant.

A la fin on arrive à DARJEELING, "la Princesse de L'Himalaya", il est 18 h 30, on est fourbus, crottés, secoués, assourdis, noircis tel des Jean Gabin de pacotille, mais fiers et heureux de l' avoir fait.

Maintenant ça rigole moins il fait nuit et avec mes 35 kgs sur le dos il va falloir me trouver un Hotel.

A Darjeeling ça ne manque pas, mais cette foutue ville est située à 2134 m d'altitude et elle est batie sur un escalier, à flanc de montagne, donc c'est comme l'ARIEGE: " Ca monte et sa descend: c'est jamais plat"

J'échoue dans un hotel pas trop mal oû je négotie la nuit à 500 roupies: c'est un trois étoiles (indiennes) avec douche lavabos et wc: le luxe quoi! ( 500 roupies = 8€) seul bémol pour l'eau chaude c'est le matin entre 7 et 10 h et le soir entre 18 et 19 h et comme il est 19 h 05 c'est rapé pour aujourd'hui: votre charbonnier préféré va devoir se doucher à l'eau froide...Brrr Glacée même.

Ensuite repas à l'hotel ou je mange bien entendu local... trés local même; car fatigué, j'ai oublié de préciser avant "pas trop épicé, please", alors on m'amène un poulet en sauce avec du riz, mais la sauce semble être le résultat improbable de l'accouplement incestueux entre un baton de dynamite, une bouteille de soude caustique et une pelotte d'epingles. Inutile de dire que ça décape!!

Enfin je vais au lit, et m'endors en faisant un rève dans lequel un savant fou essaie de remplacer le charbon de la locomotive de cet aprés-midi par la sauce du poulet de ce soir!!!
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